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L'univers de Lilyep
19 novembre 2007

Chapitre 3: Un coeur qui bat


 

On frapppa à la porte. Un gémissement plaintif s'échappa de l'homme émergeant difficilement. Les yeux à demi ouverts, il jeta un coup d'oeil à son réveil... déjà près de midi, et pourtant, il se sentait encore terriblement las.
Les coups se répétèrent plus forts et insistants.

-Mwi? fit finalement un Yoshiki ébourifé en ouvrant la porte.
-Police.

Une insigne reluisante lui fut mise sous le nez, bien vite remise dans la poche de son propriétaire.

Machinalement, l'homme les laissa entrer, un peu déboussolé, avant de refermer la porte derrrière eux. Celle de la salle de bain, juste derrière, était restée ouverte et il aperçut son propre reflet dans le miroir: pâle, échevelé et de grosses cernes plus que visibles qui marquaient son beau visage, trahissant son angoisse de la nuit passée et puis... ces tâches de sang sur sa chemise habituellement imaculée... il ne s'était pas changé.

-Non... murmura-t-il, révèlant pour lui même ses pensées à voix haute. C'était un cauchemard, juste un cauchemard...

Son reflet ne lui répondit pas.

L'entretient fut pénible pour Yoshiki, les questions se succédaient ne lui apportant aucune réponse. Miyavi avait été poignardé et luttait maintenant pour survivre, c'est tout ce qu'il savait...
Enfin, les policiers repartirent, laissant l'homme dans une grande détresse. Comme un automate, il se leva et se dirigea vers la salle de bain. La baignoire s'offrait à lui, il y entra, sans même prendre le temps de se dénuder. Il ouvrit l'eau, glacée une seconde puis brûlante. Sa peau chauffait brutalement, ça faisait mal mais il n'y prettait pas attention, hypnotisé par le liquide rouge qui se diluait dans l'onde bouillante. Sa chemise blanche perdait peu à peu de sa couleur carmin inhabituelle et Yoshiki fondit en larmes. Il pleura encore et encore, tombant à genoux sous le jet d'eau qui continuait à l'inonder. Ses cheveux retombaient devant son visage déformés par les pleurs, la douleur... Et pendant de longues minutes il resta là, sanglotant, incapable de trouver assez de force pour se redresser.

..........

Deux heures plus tard, c'est un Yoshiki propre et finalement réveillé qui débarquait à l'hopital. Comme à son habitude, il semblait "parfait", son maquillage discret camoufflait ses cernes et lissait sa peau, ses cheveux parfaitement coiffés, il était beau, tout simplement.
Il attendit à l'accueuil quelques minutes pendant ce qui lui sembla durer une éternité avant qu'on ne daigne enfn lui indiquer la chambre de son ami. Pour la seconde fois, il y pénétra et la même impression d'onde glacée lui parcourut l'échine à la vue du jeune homme maintenu en vie par de simples machines. Il resta planté là, au pas de la porte, quelques longues secondes à l'observer, tétanisé par cette cruelle vision; il se sentait tellement coupable...
Son regard vagabonda un peu, s'arrêtant sur cet écran où une ligne verte tressautait à un rythme régulier, émettant ce petit "bip" un peu énervant mais paradoxalement tellement rassurant... son coeur battait encore.

Il s'approcha enfin, sortant quelque peu de sa léthargie passagère, s'arrêtant à quelques centimètres de son lit en ne résistant pas à l'envie de balayer quelques mèches sombres qui cachaient son doux visage. Sa main s'attarda un peu sur son front et un soupir franchit ses lèvres. Il laissa retomber son bras le long de son corps et décida finalement de s'asseoir, attirant à lui une chaise qui trônait dans un coin de la pièce. Ses doigts emprisonnèrent ceux glacés de son ami et il resta ainsi longtemps, des heures entières, finalement "chassé" par une infirmière à l'heure de fin des visites. Rageur, il ne voulut pas retourner à l'hôtel et rentra simplement chez lui, dans sa villa. Il se sentit vite mieux, dans son propre lit. Toute sa vie était concentrée ici, c'était son chez lui, il adorait cet endroit.

Il s'endormit donc, inquiet mais ayant retrouvé un minimum de sérénité.

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