Chapitre 4: Sursaut

Les jours se succédèrent, se ressemblant tristement. L'état de Miyavi n'évoluait pas vraiment et Yoshiki restait sur les nerfs, passant une grande partie de ses journées au chevet du jeune homme. Les médecins et infirmières le connaîssaient désormais bien et le laissaient parfois s'attarder tard le soir, il passa même une nuit ou deux dans sa chambre, s'endormant en tenant la main glacée et inanimée de son ami.

En ce moment même, justement, il dormait presque paisiblement, sa tête avachie sur le matelas, près de leurs deux mains jointes. Un bruit anormal le réveilla en sursaut, des soubressauts agitaient les doigts de son ami, il toussait, les yeux à demi ouverts, paniqué. Yoshiki appela de suite une infirmière et tenta de le calmer en vain, s'appliquant à lui parler avec douceur, essayant de lui expliquer calmement où il était, ce qu'il s'était passé... mais rien y faisait, Miyavi essayait vainement de parler, le tuyau dans sa gorge l'en empêchant.
On le lui ôta enfin.

-Yo...Yoshiki... balbutia-t-il péniblement d'une voix erraillée

Un immense sourire tendre et heureux ainsi que des yeux embués de joie lui répondirent.

-Je suis là, tout va bien. lui dit-il doucement en effleurant sa joue.

De nouveau, Miyavi essaya d'articuler quelque chose... et n'arriva qu'à tousser violemment.

-Shhh, ne dis rien...

Un médecin arriva bientôt et Yoshiki fut mis à la porte pendant quelques instants. A son retour, Miyavi avait retrouvé un semblant de calme et se reposait tranquillement.

-Il va s'en sortir. lui dit simplement au passage le médecin en sortant.

Un poids s'envola littéralement du coeur de l'aîné. Jamais il n'avait éprouvé un si grand soulagement, un si grand bonheur à l'entente d'une simple phrase.

-Tu nous as fait une belle frayeur. dit-il avec douceur en s'asseyant de nouveau à son chevet.

Un mince sourire d'excuse se dessina sur les lèvres du convalescent et Yoshiki lui rendit son sourire avant de lui ébouriffer tendrement les cheveux.

-Tu vas voir, on va attrapper celui qui t'a fait ça, ça ne sera plus qu'un mauvais souvenir, il va payer, je te le promets.

Etrangement, le sourire disparu quasi instantanément du visage de Miyavi.

-Non... articula-t-il faiblement.
-De qu... quoi?!
-Veux... pas... oublie s'il te... plaît... arriva-t-il à prononcer en s'essoufflant totalement.

Yoshiki ne comprenait plus grand chose à ce qu'il se passait... On avait voulu le tuer et lui ne pensait qu'à oublier? Aucune envie de vengeance, de savoir qui et/ou pourquoi?

-Je ne te comprends pas... murmura-t-il un peu perdu.

L'autre ne lui répondit pas, se contentant de détourner son regard nostalgique.

-*soupir* On en rediscutera plus tard, repose-toi.

Et le silence retomba.